Analyse et de l'article de Frédéric Lordon "Fascisme, définition" (1) dont il ne parvient pas à donner une définition.
Pour cela nous ajoutons des considérations en provenance d'autres articles et enfin un extrait du livre Logiciel Mental sur le sujet.
A) Notes sur l'article de F. Lordon
Il commence par évoquer la difficulté d'évoquer ce thème d'autant quand il est orné de déni (c'est nous qui soulignons) :
Il faudra probablement les croix gammées au fronton des édifices publics pour que La Nuance accorde le danger d'une dérive fasciste - pour l'heure, on consent à dire "illibéral", et encore : les jours de grande ébriété politique. Il est vrai que certains en sont toujours, quatre-vingts ans plus tard, à dénier, contre la collaboration et les rafles, qu'il y eut quoi que ce soit comme un fascisme français.il l'est quasi constitutivement, en tant qu'État du capital, par conséquent, État racial, depuis les prédations de l'accumulation primitive jusqu'au traitement contemporain des populations issues de la colonisation ou de l'esclavage.
C'est une bonne remarque, la prédation d'argent reste un des principaux schéma d'action, ou moteur de cette violence, qui s'insinue dans les comportements et s'amplifie inexorablement au point de transformer les humains en monstres.
Il est vrai que la fixation sur les signes extérieurs répertoriés par l'Histoire et bien identifiés demeure l'obstacle principal à faire reconnaître le même quand il se donne sous une forme autre. S'il n'avait pas prévu la variante "immobilière" du trumpisme, Orwell avait pourtant mis en garde contre les résurgences méconnaissables : le fascisme en "chapeau melon et parapluie roulé" - ou bien en casquette rouge "MAGA".
voilà, là on est dans le sujet. Il s'agit de dire que le fascisme tel qu'on le conçoit n'est qu'un habillage du fascisme tel qu'on cherche à le définir pour le comprendre.
Tant qu'un concept n'en aura pas été proposé, le fascisme restera une évocation historique intransposable. Il est bien certain qu'une définition n'indique ni les causes ni les issues de secours. C'est généralement le moment où l'on invoque Umberto Eco et ses "14 signaux à quoi reconnaitre le fascisme". C'est bien cette direction qu'il faut suivre. Mais pas avec 14 critères. 14 critères ne font pas un concept, ou une définition : ils font une description.
Oui, d'ailleurs regardons ce pdf (2) :
en premier quelques objets d'accord :
3. L'irrationalisme dépend aussi du culte de l'action pour l'action. L'action est belle en soi, on doit donc la mettre en œuvre avant — et sans — la moindre réflexion.
4. Aucune forme de syncrétisme ne peut accepter la critique.
11. Un culte de l'héroïsme étroitement lié au culte de la mort
14. L'Ur-Fascisme parle la « novlangue ».
et quelques objets de désaccord (non définissants) :
1. La première caractéristique d'un Ur-fascisme, c'est le culte de la tradition.
2. Le traditionalisme implique le refus du modernisme.
12. Puisque la guerre permanente et l'héroïsme sont des jeux difficiles à jouer, l'Ur-fasciste transfère sa volonté de puissance sur des questions sexuelles. Là est l'origine du machisme (impliquant le mépris pour les femmes et la condamnation intolérante de mœurs sexuelles non conformistes, de la chasteté à l'homosexualité).
Dans un diagnostique d'une pathologie on estime qu'il y a un nombre minimal de critères à remplir pour obtenir le caractère imputé au diagnostique. En général, 2/3 des critères font le diagnostique.
Mais on n'a pas résolu le problème principal soulevé par l'auteur, d'en avoir une compréhension véritable, au-delà des symptômes.
Pour définir le fascisme, l'auteur propose la combinaison de trois éléments :
1 - un état autoritaire, avec l'exemple de la purge anti-woke. Là on s'étonne.
+ police-justice acquise à son orientation idéologique
+ appareil formel articulé à des prolongements informels, groupuscules satellites, milices de rue chauffées par des milices numériques2 - conduire une majorité des dominés, objectivement maltraités par l'ordre socio-économique et symboliquement dégradés, à se refaire en se retournant, non contre les dominants mais contre plus dominés qu'eux3 - Une doctrine civilisationnelle-hiérarchique
+ la prolifération du mot "existentiel" (ce mot a été inauguré par la Russie et tenté d'être détourné ensuite)
Nous notre analyse est qu'il ne faut pas s'échiner à déterminer des clans opposables dont l'un serait, et pas l'autre, fasciste. La question de la définition du fascisme est celle qui autorise des comportements assimilables au fascisme, dans la très grande mesure où il s'agit de violence, motivée par des pulsions, confortées par une approbation sociale.
B) Autres références notables
Article de Ilan Pape : "Fascisme 2.0" (3).
Ilan Pape commence avec ce discours d'un commentateur "des affaires arabes" :
« Bien sûr, personne ne veut du peuple cruel de Gaza, et je ne parle pas du Hamas, mais de tout le peuple de Gaza ; c'est pourquoi la Jordanie et l'Égypte rejettent la proposition fantastique de Trump »
Toutes les limites humaines et morales possibles ont été transcendéesTout est permis lorsque l'on parle des Palestiniens en général et des habitants de Gaza en particulier. Il ne s'agit plus de parler d'eux comme d'animaux, c'est bien pire. Ils sont dépeints comme la pire forme d'humanité dans le nouveau discours, qui absout Israël de tout crime à leur encontre.Je continue de croire que cette absence totale de pitié et cette cruauté sans précédent sont la manifestation que nous sommes à la fin du pire chapitre de l'histoire moderne de la Palestine.
Ici il y a une notion importante dans la définition du fascisme, le fait d'arriver à la fin d'une époque, c'est à dire comme nous le nommons dans Logiciel Mental, de se situer dans une zone de conflit entre deux systèmes. Ainsi le contexte historique est une composante native du / des fascismes.
En fait, je suis encore plus confiant que, comme dans l'Allemagne post-nazie, un plus grand nombre de Juifs israéliens que je ne l'espérais au départ se réveilleront et éprouveront du remords et de la culpabilité pour leur silence face à l'holocauste qu'Israël est en train d'infliger aux Palestiniens.Les gouvernements européens, y compris le gouvernement britannique, ont condamné l'idée, ce qui est louable. Ils font donc preuve d'un peu d'humanité. Mais ce n'est pas suffisant, et ils ne voient pas les implications plus larges non seulement de leur inaction actuelle, mais aussi de leur complicité dans le génocide depuis le 7 octobre 2023.
C'est à dire que les fascismes (trademark) ont aussi la caractéristique principale de ne pas paraître des fascismes. Il est très difficile de s'extraire d'un système pour avoir sur lui le recul que donne l'histoire. On est noyés dedans, on en est partie-prenante, et on en est les acteurs inconscients.
Il s'agit de justice mondiale autant que de Palestine, et il s'agit aussi de décoloniser le monde dans son ensemble, et pas seulement la Palestine, afin que l'unité mondiale puisse faire face ensemble aux formidables défis qui ne peuvent être relevés qu'ensemble - du réchauffement climatique à la pauvreté mondiale et aux mouvements de millions de personnes du nord au sud en quête de vie et de survie.
C'est à dire que les thèmes d'approbation sociale auto-induite justifiant des actes barbares ne manquent pas : le réchauffement climatique, la pauvreté mondiale, et de façon plus générale comme l'a évoqué F. Lordon, le libéralisme.
C) Article de Bruna Frascolla "La déclaration d'Elon Musk met en évidence le contact entre le fascisme et le libéralisme" (4), traduit par nos soins (Deepl).
C'est un article suite au "salut nazi" d'Elon Musk durant l'investiture de Trump, qui est sûrement une maladresse, mais ne dissimule pas la nature profonde de ce qui se joue.
Avant cela il y a eu de nombreux "écarts" qui ont été tout aussi ostensibles et alarmants, comme l'ovation à un ancien nazi au Canada, sans compter, évidemment, le vieux nazisme old school de l'Ukraine, que Poutine qualifie de "néonazisme" alors que ce terme devrait être réservé aux vraies émanation du fascisme définitionnel, qu'on peut trouver un peu partout, et dont tout le monde s'accuse, d'ailleurs.
Concernant celui du libéralisme, Bruna Frascolla commence par distinguer les termes :
tant la Révolution américaine que la Révolution française ont été libérales. Bien entendu, il ne s'agit pas de libéralisme économique, mais de libéralisme politique, qui supprime la structure médiévale à trois États (clergé, noblesse et peuple) et transforme le corps politique en un grand contrat social dans lequel tous les citoyens ont des droits égaux - même si ce n'est que dans la lettre de la loi, et que beaucoup sont exclus de la citoyenneté.
Elle contextualise bien l'apparition du fascisme par un bouleversement des structures sociales :
Au final, la situation créée par la Glorieuse Révolution est celle d'une république voilée : au lieu que les bourgeois tuent les nobles, les nobles deviennent bourgeois ; au lieu que le clergé disparaisse, une nouvelle église est créée sous l'égide de l’État ; et au lieu que la monarchie disparaisse, un roi de l’Église d’État est mis en place, avec les mains liées par le Parlement.
Ainsi elle explique que le fascisme sert à remplir un vide culturel, comme avec le wokisme :
Rome mise à part, on peut citer deux mouvements scientistes à succès qui ont adopté des drapeaux inventés ex nihilo et les ont fait flotter sur des bâtiments publics : le nazisme, avec sa croix gammée sans rapport avec l'histoire germanique, et le wokisme, avec son drapeau gay plus un triangle aux couleurs trans et colorées (c'est le drapeau de la Progress Pride, que l'on peut voir à l'adresse suivante : here). Le nazifascisme et les différentes nuances de libéralisme, en adoptant l'État comme institution suprême, finissent par créer ce vide culturel et le remplissent de fantasmes.
D) Dans son article "Le débat sur le fascisme et les méthodes d'analyse dans les sciences sociales" 4, Daniel Feierstein révoque lui aussi l'usage de "checklists" pour définir le fascisme et distingue celui qui est vertical de celui qui est horizontal.
Ces « check list » homologuent des éléments ayant une valeur heuristique différentielle, mettant sur le même plan les éléments idéologiques (nationalisme expansionniste, racisme, homophobie, etc.), les moyens d'influencer les formes de relations sociales (horizontalisation des formes croissantes de haine et de ressentiment), les moyens de gérer l'appareil bureaucratique (abolition ou dégradation du fonctionnement institutionnel, corporatisme), l'existence d'un leadership messianique fort, les moyens d'utiliser la propagande, la construction d'un récit d'une origine commune supérieure, l'ouverture de camps de concentration pour les opposants politiques, parmi beaucoup d'autres choses.
Lui aussi évidemment dénonce le fait de se contenter de cocher des cases pour définir le fascisme :
Ainsi, comparer la « check-list » des événements passés afin de catégoriser les événements présents implique de commettre l'erreur très grave d'ôter toute signification prédictive à la qualification.
On plonge un peu plus dans la nature du problème lorsqu'il s'agit d'en aborder la nature psychologique (c'est nous qui soulignons, avec déléctation puisque c'est le thème du livre Logiciel Mental)
La troisième erreur de la conceptualisation contemporaine des faits sociaux est la confusion entre nos actions et la représentation que nous en construisons. Cette distinction a été la contribution majeure de la sociologie classique. De manière très différente, des penseurs de différentes disciplines comme Karl Marx, Emile Durkheim, Max Weber, Sigmund Freud, Jean Piaget ou Norbert Elias (parmi beaucoup d'autres) se sont attachés à distinguer ces deux plans. Les façons dont nous expliquons nos actions sont très éloignées de l'exercice concret de ces actions.
C'est à dire qu'il ne faut pas se fier aux justifications des uns et des autres :
L'hégémonie des enquêtes ou les focus groupes en tant que mode d'explication hégémonique des processus sociaux au 21e siècle tend à ignorer ou à sous-estimer cette connaissance fondamentale des sciences sociales : les explications que nous donnons de nos actions ne sont pas nécessairement celles qui les guident.
Enfin il marque la différence entre les "chaînes de ressentiments" verticales et horizontales :
Ces haines et ressentiments s'expriment-ils verticalement (des secteurs populaires vers les secteurs dominants) ou horizontalement (des secteurs populaires vers un fragment particulier des secteurs populaires tels que les immigrés, les bénéficiaires de plans sociaux, les gens de la rue, les identités sexuelles alternatives, etc.)
E) Définition du fascisme dans Logiciel Mental (6)
1. D'abord il convient d'extraire cette citation de Aimé Césaire, dans son discours sur le colonialisme, en 1950. Il relie intimement le capitalisme et le fascisme (c'est nous qui soulignons) :
J'ai beaucoup parlé d'Hitler. C'est qu'il le mérite : il permet de voir gros, et de saisir que la société capitaliste à son stade actuel est incapable de fonder un droit des gens, comme elle s'avère incapable de fonder une morale individuelle.Qu'on le veuille ou non, au bout du cul-de-sac Europe, il y a Hitler. Au bout du capitalisme, désireux de se survivre, il y a Hitler. Au bout de l'humanisme formel et du renoncement philosophique, il y a Hitler.
Nous reprenons de façon ciblée passages de notre sujet. Le thème de l'ouvrage est la détermination des démons. (En gras nous mettons les termes récurrents.)
Le suprémacisme
Le nazisme s’est défini comme la supériorité de la race Aryenne, qui par voie de fait se doit d’exterminer toutes les autres races, en tant que politique expansionniste du fascisme. C’est le moment où se produit une normalisation de la réalité pour qu’elle corresponde à l’idée qu’on se fait de la réalité. En somme, si cette race est supérieure, et qu’on confie le « donc » à la sélection naturelle telle qu’elle était interprétée, de façon sélective (/humour) à l’époque, Alors, en toute logique, cette race doit survivre et les autres doivent périr. On ne confie pas cette déduction à une placide observation de comment les choses vont se passer en réalité, de façon fair-play ; on agit pour que les choses se passent comme elles devraient se passer selon ce jugement, sans y voir la moindre contradiction.
Pour parfaire le tout, on est en 1940, on habille cette idéologie d’un vêtement qui lui va bien et lui confère une forme de noblesse, qui consiste à masculiniser à outrance la tendance sadique à dominer les femmes. On appelle cela du machisme. Les femmes adorent ça, paraît-il. (/humour)
Mais les temps changent et ceux qui ont cette même pathologie aujourd’hui ne se retrouvent plus dans cet habillage. Elle est pourtant bien courante, puisque la normalisation est l’écrasement des objections aux jugements.
L’opposition (contrôlée on va dire) permet d’opérer un déplacement de la pathologie dans un vêtement plus approprié à notre époque. Elle glisse, se faufile, se défausse, et survit par mutation tel un virus. Ainsi apparaît le néofascisme.
Ceux qui ressentent cette obédience comportementale tout en rejetant ses apparats, sa définition superficielle (et qui, ceux-là, ne peuvent percevoir de la réalité, et ne lui offrir que ce qui est superficiel) se retrouvent dans cette nouvelle obédience « antifa-Lgbt ». Les deux vont parfaitement bien ensemble, comme un mariage parfait, puisque le second est la continuité du premier. Il s’agit d’un trouble de l’opposition, et si on obsédé négativement par le fascisme, on trouve dans le Lgbt un meilleur moyen de l’être, puisque l’idéologie dont cette obsession est porteuse est ainsi généralisée à tous les groupes sociaux qui se sentent menacés de discrimination. Donc on est à la maison.
Mais : c’est aussi un moyen d’exercer en plein jour une violence sourde, tout en se défaussant d’être accusable de ce qu’ils font, à savoir dominer, écraser l’autre, tant il est impensable de remettre en cause leur propre idéologie (la leur et celle des autres contre lesquels ils se battent avec acharnement).
Le modus operandi est l’accusation / dénonciation / vindicte / au moyen de présomptions fallacieuses, qui relèvent du délire de persécution, au moyen de certitudes qui vont tellement de soi qu’il leur paraît futile, impensable d’en débattre. Mais à part cela ce ne serait point du nazisme !
On notera en passant qu'il ne faut pas avoir peur des contradictions. Si le fascisme était misogyne, il peut être anti-misogyne. De même, s'il était anti-libéral, il peut être libéral.
Le wokisme
Ce qui nous intéresse est d'étudier le Wokisme comme un trouble de l'opposition qui tente de résoudre une crise d'identité en s'y prenant de la mauvaise manière, c'est à dire régie par ses émotions. On a un candidat parfait pour décrire un démon, puisqu'il s'agit d'une réaction hostile à l'hostilité, qui ignore son hostilité.
La « Cancellation »
On peut dire qu'on y est allés un peu fort en comparant le mouvement Lgbt au fascisme. Mais en quoi consiste d'autre, le fait de « Canceller », s'attaquer à des symboles, et effacer de la réalité, la réalité qui ne nous plaît pas, si ce n'est à un déni, l'expression d'une insupportable souffrance intérieure, qui par d'autres moments de l'histoire ont conduit à des campagnes d'extermination ? On dira qu'on n'en arrivera jamais là, quand même... Mais on parle bien d'effacer de la réalité, physique ou psychique, ce qui germe en nous et qu'on refuse d'admettre. On parle bien de déni, de psychopathologie.
Et cela marche dans les deux sens. Ils veulent requalifier le passé en mesure du présent, ce qui est une faute (anthropologique), mais aussi les surprend-on à requalifier le présent, en mesure de leurs jugements. Ainsi, par exemple, ne riez pas, « Les Légos sont Anti-Lgbt ». Pourquoi ? Parce qu'ils ont des prises « mâles » et « femelles ». Au final de quoi s'agit-il ? De requalifier le présent, comme ayant la valeur d'un jugement, hâtif et définitif. C'est « le temps présent » qui est suspendu, aux desiderata de l'impulsivité.
Littéralement, « le temps présent » est comme une mémoire traumatique, détachée de tout contexte, de toute histoire. En psychologie on dit que ces émotions ne sont pas « adressées ».
Comment cette histoire de Cancellation à-tout-va va finir ? En brûlant des livres, des bibliothèques ?
Concernant l'extrait d'Aimé Césaire :
La question magistrale que pose le Grand-maître Aimé Césaire est celle de « fonder un droit des gens », « fonder une morale individuelle ». Elle ne parvient pas à trouver des racines pour se fonder, et ne sait que s'habiller d'apparats de vertu. Ce n'est que du dogmatisme. Il n'y a pas cette conscience que les effets de causes justes, ne sont pas des règles de conduite, car inévitablement elles ne seront valables que dans un contexte étroit. L'habit ne fait pas le moine. Pourtant les bien-pensants ne savent que s'habiller de bien-pensance, et pas « bien penser ».
La discrimination
L'hypocrisie Lgbt est un comble du genre. Dans la société, il n'y a en réalité aucune discrimination, d'aucune sorte, car tout est business. On ne se fâche pas avec un client, ou un employé s'il fait son travail. Les institutions sont conciliantes avec tous les groupes sociaux, même les plus extravagants tant qu'ils paient leurs impôts. Il y a bien des petites perfidies mais elles sont mineures et sont vivement dénoncées. Non. L'ennemi juré, celui à exclure, quel que soit son groupe social, est celui qui refuse de se soumettre. Ceux qui pensent par eux-mêmes. Ceux qui posent des questions, et qui ont un sens critique. Car ceux-là, très vite, voient les mensonges, et ne se laissent pas berner par des explications superficielles. Ceux qui ont des choses à dire, et surtout, ceux qui pourraient beaucoup mieux faire que ce qui sont au pouvoir, voilà les vrais ennemis ! Dans ce cadre, de dictature à visage démocratique (démocrature), les Lgbt sont, dans la CNV, ceux qui sont « éduqués à tuer au nom de l'autorité »
Enfin il est question de comprendre les tourments psychologiques qui déterminent un comportement irrationnel :
Fascisme et superficialité
Le nazisme n'est pas de s'en prendre aux « juifs » (on ne sait pas s'il s'agit de religion ou de particularisme mitochondrial) mais de s'en prendre à quelqu'un en raison d'une perception psychologique viciée de la réalité. Précisément, cette perception est « superficielle » car elle relève d'une logique syntaxique. Les mots sont des déclencheurs de réactions conditionnées, et leur sens est celui de la réaction biochimique sanguine qui va avec. « Juif » a pu faire, à une époque, bouillir le sang des gens, comme « italien » ou « arabe » ou « mâle blanc hétéro ».
On peut corriger cela mais la cause est beaucoup plus profonde, et elle a vite fait de se déplacer sur un autre sujet. Et le résultat est le même : « sang qui bout sur commande vocale ». De la même manière, le sentiment de paix, de réconfort, peuvent être activés sur commande vocale. On le fait tous les jours dans la publicité, ou les arguments marketing, « Soyez libres, obtenez le contrôle ! ». Mais c'est eux qui vous contrôlent et vous n'êtes point libres.
À partir de là, faire des phrases consiste à écrire un code comportemental : « Si tu détruis A, alors B ». Peu importe le sens, l'implicite, la logique, ou la réciprocité. Toutes ces questions sont loin en-dessous de la réaction chimique sanguine. C'est juste de la prog.
Pour critiquer en profondeur le nazisme il faut s'être appliqué à soi-même sa remédiation, son immunité. La question est : « Est-ce que vous vous écoutez parler ? ». Et il est vrai que ce n'est pas si facile.
En terme général les valeurs sûres pour éviter de dire des bêtises plus grosses que soi sont la tolérance, l'humilité, la compréhension, l'empathie, et le fait de rester ouvert au dialogue car après tout nous sommes tous les humains, perfectibles et cheminant vers la vraie paix.
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(2 ) 14 signaux à quoi reconnaitre le fascisme
(3 ) Fascisme 2.0
(4 ) La déclaration d'Elon Musk met en évidence le contact entre le fascisme et le libéralisme
(5 ) Le débat sur le fascisme et les méthodes d'analyse dans les sciences sociales
(6 ) Logiciel Mental (Amazon)